jeudi 18 juin 2015

AZF - Un élément clé du cratère effacé par des responsables de l'Etat


Moins de 6 heures après l’explosion, les autorités préfectorales de Haute-Garonne sont intervenues pour faire effacer par la société Cassin TP et les pompiers une grande trace au sol de 30 mètres de long formée au Nord-Ouest du cratère quelques instants avant l’explosion principale du hangar 221.
Ces mêmes autorités ont, par la suite, obtenu des experts judiciaires et des juges une obstruction systématique à toute exploitation technique de cette trace insolite filmée par la gendarmerie nationale 3 heures après l’explosion.
Voici les preuves de l'existence de cette trace, de son effacement dès le 21 septembre 2001 et des obstructions systématiques.






La gendarmerie a filmé dès 13h30, depuis son Ecureuil F-MJCC, une énorme trace au sol rectiligne et légèrement évasée mesurant plus de 30 mètres et située au Nord-Ouest du cratère.

Cette trace semble laisser l’empreinte au sol d’un phénomène violent surgissant de la partie Nord-Ouest du hangar 221. Elle racle le sol jusqu’au bâtiment RCU/SIS où plusieurs victimes ont trouvé la mort. Elle prend naissance au niveau des lèvres extérieures du cratère qui semblent l’avoir recouverte au moment de l’explosion. 

Très décalée à l’Ouest, cette trace au sol n’est absolument pas orientée selon les axes de l’onde de pression issue de la détonation du tas d’ammonitrate. La trace pourrait avoir été formée juste avant l’explosion finale et semble être l’indice d’un premier phénomène violent dans la partie ouest du hangar 221.


Sur les photographies de la gendarmerie, cette trace sombre semble se prolonger à l’intérieur du cratère par une zone sombre sur les lèvres Ouest intérieures. Mais il n’en est rien, la vidéo montre en revanche sur cette partie intérieure des lèvres un décrochement de la terre.

Photo SAMU du 21 septembre 2001 vers 17h20


II - Effacement de la trace sous ordre de la Préfecture


Dès l’après-midi, un employé conducteur d’engin de chantier de la société Cassin TP, présent sur le site, reçut vers 15h30, l’ordre du colonel des pompiers Donin et du préfet Hubert Fournier, de former un chemin de déblaiement sur l’emplacement même de cette grande trace filmée par la gendarmerie à 13h30. Dès la soirée du 21 septembre 2001, cette trace initiale était donc effacée sous ordre de responsables de l’Etat, sans la moindre explication et sans le moindre motif. Aucun document administratif dans le dossier ne mentionne cette intervention qui a pourtant bien eu lieu quelques heures après le drame.

 

Le chemin formé n’était d’aucune utilité dans cette zone ravagée par l’explosion où plus aucun mur n’avait tenu. Il était parfaitement possible, sans ce chemin, d’approcher le cratère comme plusieurs employés d’AZF, le directeur d'usine et des secouristes l’ont fait. Le cratère n’était pas en feu, les bâtiments étaient rasés dans cette zone Nord-Ouest du hangar 221, et aucun engin n’avait l’utilité d’emprunter quelques heures après l’explosion ce nouveau chemin formé se dirigeant vers les lèvres du cratère.
On peut constater, sur cette photographie d'EDF-RTE de l'après midi du 21 septembre 2001 (pièces D3516 du dossier), qu'un groupe d'hommes se trouve sur la partie la plus évasée de la trace et qu'un autre groupe de personnes, pour certaines penchées vers le sol, se trouve à la naissance de la trace au pied de la lèvre du cratère qui monte devant eux. Qu'examinaient-ils à cet endroit ?


Les engins anti-incendie sont intervenus à plus de 50 mètres au sud de cette trace pour éteindre la combustion de palettes stockées dans le bâtiment 224 dont il reste encore quelques traces et un mur aujourd’hui. La photographie noir et blanc de la Police Nationale, dans la pièce D1624 page 9 du dossier judiciaire en atteste. Mais personne n’a eu besoin de ce chemin au Nord-Ouest du cratère. Il semble bien avoir été réalisé dès l’après-midi pour cacher cette grande trace au sol formée lors de la catastrophe et filmée à 13h30.
Pourquoi ?

L’employé de Cassin TP que j’ai rencontré en 2008, m’a effectivement confirmé qu’il ne savait pas pourquoi il fallait réaliser ce chemin avec un bulldozer aussi vite alors qu’on cherchait encore des victimes dans ce secteur. Il m'a confirmé que le soir du 21 septembre 2001, le cratère était encore globalement sec. La nappe phréatique n'a rempli le cratère que le lendemain matin.


Les photographies des rapports finaux des experts judiciaires dateront de plusieurs jours après l'explosion. Elles montrent le joli chemin formé par Cassin TP émergeant des lèvres du cratère. Mais prenant ce chemin comme seul élément existant et donc indépendant de l'explosion, les experts judiciaires n'évoquèrent aucune fois cette première trace filmée vers 13h30 par la gendarmerie.


Jamais ces faits graves n’ont été dénoncés par les policiers en charge de l’enquête, comme le commissaire Saby qui était pourtant concerné en premier lieu par tous les éléments touchant ce cratère, ni même par les juges d’instruction ou les juges des procès. Ces responsables de la préfecture sous autorité de l’Etat se moquaient de savoir si des victimes ou même des bouts de victimes pouvaient encore se trouver à cet endroit. Le chemin a bien été formé à coup de bulldozer en toute hâte. A proximité, une voiture avait été complètement comprimée par l'explosion !


III - Tout le monde avait cette trace sous les yeux


Jamais, cette énorme trace au sol n’a été relevée, étudiée et donc encore moins expliquée par les experts judiciaires, dont le premier, Daniel Van Schendel, arriva sur les lieux d’AZF vers 15h le 21 septembre 2001 selon les retranscriptions radio de la Police Nationale (pièce D3914 du dossier).
Quelques employés de l’usine AZF avaient remarqué cette trace sombre sur des photographies aériennes fournies par la gendarmerie mais, ils n’avaient apparemment jamais pu analyser les images vidéo de la gendarmerie prises lors de la même mission aérienne, jusqu’à ce que les récupère auprès de M6-Toulouse fin 2007.
Tout comme le dossier judiciaire, la plupart des grands médias TV avaient eu accès à cette vidéo que la gendarmerie avait dupliqué pour eux dès la première semaine. Quelques extraits vidéo de cette trace étaient même visibles lors des premiers reportages télévisés de TF1 ou France Télévision de septembre 2001, avec certes une qualité relativement médiocre à l’écran.


Il est étrange de constater qu’à part quelques journalistes isolés qu’on a vite fait de ne pas écouter, la quasi-totalité des médias se sont royalement moqués de cette trace au sol et n’ont jamais cherché à ce que les experts fournissent des explications même si cette trace était postérieure de quelques secondes à l'explosion.

L'après-midi même, comme l'atteste une image vidéo de France 2, le directeur de l'usine Serge Biechlin (cheveux blancs), arrivé à Toulouse quelques heures après l'explosion, eut l'occasion de voir cette trace avant son effacement définitif par les bulldozers de Cassin TP.
Le lendemain matin à 9h41 (heure de la photographie du SAMU ci-dessous), la trace au sol avait bel et bien disparu. Un chemin avait pris place.


En 2008, l'écrivain Daniel Dissy a parlé précisément de cette étrange trace au sol dans son livre et son site internet "L'enquête secrète". Il émet plusieurs hypothèses sur son rôle et son intérêt dans l'enchainement possible des événements.


IV - Le groupe TOTAL peu motivé par cet élément insolite


En février 2008, interloqué de voir à travers le dossier judiciaire, le groupe Total, sans le moindre intérêt pour cette trace au sol, je suis monté à Paris - La Défense pour évoquer auprès d'un des responsables du groupe, les images de qualité que j’avais pu obtenir grâce à des journalistes de M6-Toulouse sur cette trace inexpliquée.
Malgré un entretien avec une des personnes présentes auprès du PDG Thierry Desmarest, le 21 septembre 2001, malgré quelques échanges de mails, le désintérêt du groupe Total pour cette trace était « total ». Incapable de fournir la moindre explication sur cette trace au sol, et incapable de s’interroger sur les raisons qui ont amené la préfecture à effacer cette trace par un chemin de déblaiement moins de 6 heures après. Aucun des responsables de ce groupe, ni même du cabinet d’avocats de la Défense de Me Soulez-Larivière, n’a eu l’intention d’en savoir plus. Le sujet était-il tabou ?

En fait, pas totalement, puisqu’en 2009, très discrètement, sur quelques lignes du rapport de la société ESIC et de l’Institut Géographique National qui avaient modélisé en 3D toute la zone du cratère pour le compte du groupe Total, l’ingénieur Michel Kasser parla brièvement de cette trace sans chercher vraiment à l’expliquer. Il conclut sans le moindre argument technique à un phénomène tardif postérieur à l'explosion qui aurait été marqué dans les éjectats. Le comparant à d'autres phénomènes à l'Est du cratère qui pourtant n'ont rien à voir, cet ingénieur n'a hélas pas cherché à comprendre pourquoi un souffle important aurait pu forger cette trace au sol après l'explosion. Contrairement à la partie Est du cratère, la modélisation 3D de ces ingénieurs exclua cette trace pourtant très remarquable. Elle ne participa donc pas aux débats du procès. Ce fut le seul document technique de tout le dossier judiciaire mentionnant l'existence de cette trace et confirmant par là qu'il ne s'agit pas d'un chemin de déblaiement visible sur les photographies dès le soir du 21 septembre 2001.

Dans le secteur oriental, la crête qui couronne le cratère est largement éventrée et déformée par des phénomènes tardifs qui donnent au cratère l’aspect si caractéristique de cratère égueulé. Ces phénomènes tardifs ont contribué à modeler et à adoucir la morphologie de ce flanc oriental. Des phénomènes tardifs équivalents ont été observés sur le flanc externe occidental du cratère avec notamment un large sillon de 29 m de long, 3 mètres de large et environ 0,5 à 1 mètre de profondeur qui a été creusé dans les éjectas de l’explosion. Cette trace a été longuement interprétée dans la presse comme “la trace noire” liée à des phénomènes divers (électromagnétiques,électriques,etc). Par ailleurs, la cartographie précise du cratère a permis de calculer avec une meilleure précision le volume du cratère. D’après les calculs présentés ici, ce volume serait de 7365 m3 au lieu de 8770 m3 comme cela avait été estimé initialement.


Le rapport n’a été versé qu’en 2009, soit 8 ans après l’explosion et bien après la clôture de l’enquête. Il ne fut accessible aux parties civiles qu'en 2011 ! La modélisation 3D de l’ESIC a finalement ignoré cette trace et ce sujet ne fut jamais abordé lors des exposés de ces travaux, et encore moins par les experts judiciaires pendant les procès !


V - La justice refuse d’évoquer et d’expliquer cette trace au sol

Suite à ces informations et à la récupération des documents par des parties civiles après le procès AZF de première instance, des courriers de victimes de l’explosion ont été soumis au Premier Président de la Cour d’Appel, Dominique Vonau, en septembre 2011, deux mois avant le début du procès en appel AZF Toulouse, pour demander des explications sur cette grande trace au sol.

Cet élément constituait le 5ème élément d’une série de sept éléments non expliqués demandant réponse dans la Lettre de la partie civile K. Baux. La cour d’Appel de Toulouse détenteur du dossier à l'époque ignora totalement cette demande. Ce fut le mépris total du Président Dominique Vonau face à ces questions et cette trace au sol, élément pourtant essentiel à la compréhension des événements.

Au procès en Appel, des conclusions de parties civiles furent déposées pour obtenir à nouveau des réponses. Là encore les juges d’Appel ont sciemment ignoré à 100% ces conclusions et n’ont même pas écrit une seule ligne à propos des images vidéo de la gendarmerie.

Tout le monde a pu voir au tout début du procès sur grand écran ces images de l’hélicoptère de la gendarmerie. Pendant quelques secondes, la grande trace est bien là au Nord-Ouest du cratère. Pendant des jours, les experts de tout bord, vont se chamailler sur l’hypothétique initiation de l’explosion à l’Est du cratère en s’acharnant à montrer la pertinence d’un petit monticule de terre dans la pente Est du cratère… mais à l’autre bout du cratère, la grande trace de 30 mètres de long, qui a creusé le sol sur plus de 50 cm de profondeur et 3 mètres de large, avec des bords très rectilignes suggérant un très violent phénomène sur un côté particulier du hangar 221, est, elle, sciemment ignorée !

Pourquoi cet étrange cinéma des experts judiciaires ?

Pourquoi faire croire que de ce côté Ouest du cratère, il n’y avait rien ?

Pourquoi la justice n’a-t-elle pas remarqué la création de ce chemin à l’endroit même de cette trace largement visible 6 heures après l’explosion ?

La justice Toulousaine savait-elle l’importance de l’opération de camouflage diligentée par la Préfecture ?


VI - La trace coïncide avec une conduite d’eau brute ignorée par le SRPJ de Toulouse


Le dossier judiciaire révèle qu’il existait bien une conduite d’eau de 40 mm de diamètre sous le tas d’ammonitrate (Pièce D603 page 7). Contrairement aux experts judiciaires qui ignorent cet élément structurel coïncidant avec le tas d’ammonitrate, la société SAUR a bien fourni un plan du réseau d’eau brute de l’usine AZF montrant cette conduite ancienne. Cette conduite traverse sur quelques dizaines de mètres le sous-sol du hangar 221 et était à disposition d’un éventuel branchement. Son extrémité Ouest coïncide avec le prolongement vers l’intérieur du cratère de l’axe de la grande trace (Superposition des pièces D12 page 1 et D603 page 7 du dossier judiciaire projetées sur un axe Sud-Nord).

La conduite a-t-elle un lien avec cette grande trace au sol ?

Malgré l’existence de ces plans de l’usine, les experts judiciaires adopteront à nouveau le système du déni systématique de tout ce qui peut intéresser l’environnement proche du cratère et ignoreront sciemment cette conduite d’eau brute, affirmant péremptoirement qu'il n'y avait rien de particulier sous le remblai et la dalle en béton du hangar 221, pur mensonge.

En 2009, à la sortie de la Salle Mermoz où avait lieu le procès, j’ai posé de vive voix la question de cette conduite à l’expert Daniel Van Schendel. Il m’a dans un premier temps affirmé qu’il n’avait trouvé aucune conduite de ce type dans le cratère. Bien entendu il dut reconnaître l’absurdité de sa réponse quand je lui ai indiqué que le plan de la SAUR montrait une conduite à 1 m de profondeur tout le long du tas d’ammonitrate et que cette conduite a dû étre complètement ruinée suite à l'explosion. Cet expert judiciaire se moquait éperdument des détails des plans de la SAUR et de l'usine AZF.



VII - L’expertise de la société Bérengier : ignorée par le SRPJ de Toulouse


Mais cette conduite n’est pas la seule à fournir des éléments originaux dans ce secteur ouest du cratère. Suite à des mesures électromagnétiques réalisées fin 2001 par le responsable électricien de l’usine AZF, Jacques Palluel, une expertise fut commandée dès décembre 2001 par le parquet de Toulouse pour mesurer les éventuelles anomalies électromagnétiques et magnétométriques dans le secteur du cratère.

La société Bérengier en charge de cette étude, confirma l’existence d’un axe original dirigé vers le Nord-Ouest présentant des signaux magnétométriques exceptionnels. L’axe est quasiment parallèle à la grande trace au sol et à une très faible distance. Tout comme la trace au sol plus marquée vers le cratère, les signaux EM sont moins prononcés et donc plus enfouis à proximité des lèvres du cratère. L’axe des anomalies électromagnétiques est, de plus, bien plus long que celui de la trace au sol. La société Bérengier a même soupçonné l’existence d’un câble électrique souterrain traversant en biais la zone du cratère.

Quelques mois plus tard, fin 2002, la société Geoïd-Fugro en charge des détections magnétométriques et électromagnétiques depuis le survol d’un hélicoptère, notera également des anomalies similaires à celles de la société Bérengier dans la même zone du cratère.


Malgré tous ces rapports, les experts judiciaires vont poursuivre leurs démarches d’investigation comme si ces éléments techniques n’avaient jamais existé et ne répondront donc à aucune de ces bizarreries.
La société Bérengier remarquera, en outre, un autre axe rectiligne Sud-Nord de mesure ferromagnétique en profondeur passant sous le cratère à peu près au niveau de l’extrémité de la conduite d’eau. Lors de ses travaux sur le terrain, les ingénieurs de Bérengier remarqueront la présence de bulles de gaz émergeant de la nappe d’eau qui avait pris place dans le cratère.
Ces traces Nord-Sud coïncident avec un plan militaire de 1917 montrant de grands traits noirs traversant l’ONIA (prédécesseur d’AZF) du Nord au Sud. Là encore ce plan militaire, montré lors du procès en Appel aux experts judiciaires qui avaient étudié le sous-sol de la zone du cratère, n’obtint aucune réponse de ces experts, incapables d’expliquer aux parties civiles, des données fournies pourtant sur des plans qu’ils avaient eux-mêmes introduits dans le dossier.


L’ensemble des experts judiciaires mépriseront tous ces éléments insolites touchant la zone du cratère. On assiste à un déni constant et malhonnête de ces experts qui a perduré tout au long de cette affaire AZF-Toulouse.
On peut également se demander alors pourquoi le parquet de Toulouse qui avait invité la société Bérengier à mesurer ces phénomènes, suite à ces études finalisées en 2003, a renoncé  à toute poursuite d’étude complémentaire sur cette zone Ouest du cratère.


VIII - Des témoignages d’un premier panache près du hangar 221 ignorés par la justice


Le dossier judiciaire recèle également des dépositions de témoignages visuels d’un premier grand panache de fumée émergeant dans le secteur Nord de l’usine AZF quelques secondes avant l’explosion finale. Ce panache très vertical et évasé légèrement vers le haut comme un cône, fut parfois décrit comme tourbillonnant et s’effondrant brutalement sur lui-même avant d’être suivi par l’énorme explosion finale.
Ces témoins situés à différents endroits dans ou en dehors du pôle chimique ont bien eu le temps de voir ce panache. Ils le distinguent bien de celui de l’explosion d’AZF dont ils ont ressenti le souffle et dont ils ont même vu arriver à toute vitesse l’onde de pression.

>>> Témoignage de Christian Fuentes
 

Christian Fuentes, situé à environ 900 mètres du cratère tout au Sud de l’usine vit s'élever un premier panache de fumée sombre au dessus des toits de la zone Nord d’AZF. Il arrive à localiser la direction de ce panache grâce au toit du bâtiment KG qu’il a face à lui. Cette direction coïncide avec la partie Ouest du hangar 221. Le panache est soudain traversé par un éclair vertical en son centre et s'effondre alors sur lui-même avant la grosse explosion.



>>> Témoignage de Philippe Efferméant

Philippe Efferméant, à environ 2,5 km au Nord-Est du cratère, au 5ème étage, 11 boulevard des Récollets, voit une première colonne s’élever rapidement dans la direction de la tour verte et jaune de Prilling qui domine le secteur Nord d’AZF. Il voit alors ce panache en partie s'effondrer, puis survint l’onde de pression couchant les arbres des rives de la Garonne avant d'arriver sur lui. Là encore depuis son point de vision, ce panache aurait pu se trouver à l’Ouest du hangar 221.

Une dizaine d’autres témoignages mentionnent ce premier panache sombre montant verticalement et disparaissant juste après lorsque survint la grosse explosion principale et son énorme champignon ocre. Les délais sont très courts entre les deux phénomènes mais étonnamment les experts judiciaires n'ont jamais mentionné ces deux phases qui concernaient le secteur du hangar 221.

Le panache vertical aurait-il coïncidé au sol avec le départ de la grande trace ? Rien n’exclut cette hypothèse dans le dossier.

Ce panache viendrait-il des galeries souterraines possiblement mentionnées sur le plan de 1917 ? Proviendrait-il de la conduite d’eau ?

>>> Témoignage de Stéphanie Maséra

Stéphanie Maséra racontera au procès de première instance son vécu.
Stéphanie Maséra, stationnée à moins de 100 mètres du cratère pour livrer un colis UPS, a vu pendant une fraction de seconde un nuage de poussière arriver sur elle avant même de recevoir l’énorme souffle qui a arraché sa portière et son bras droit. Elle était au Nord-Ouest du cratère devant la façade Nord du bâtiment RCU-SIS. A cette distance très courte du cratère, elle n’avait aucune chance de voir arriver l'onde de pression supersonique surgissant à plus de 3000 m/sec du cœur du tas d’ammonitrate. Elle a bien vu un phénomène antérieur à l’explosion finale, phénomène qui a, de plus, été précédé par le passage d’un faisceau lumineux au-dessus de sa camionnette. 

A-t-elle subi un des effets mécaniques du même phénomène qui aurait provoqué la trace au sol ? 

Le faisceau lumineux a-t-il un lien avec l'éclair vertical vu par M. Fuentes ?



Camionnette de Stéphanie Maséra le 22 septembre 2001 vers 14h00 (Photo SAMU)
Tous ces témoignages seront à nouveau ignorés par les experts judiciaires. Ils n'obtiendront pas plus d'explication avec les juges d'instruction et les juges des procès qui n'auront de cesse d'essayer d'inverser la chronologie des événements pour éviter de reconnaître que des événements antérieurs à l'explosion ont bien eu lieu, même dans le secteur du hangar 221.

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